Movie Premiere: A heart on the mend

By Mario Malivert

On October 2, 2022, the feature-length film A heart on the mend (Un cœur en convalescence) premiered at the Strand Theater in Boston. Written by Brunir Olivier Shackleton and directed by Karm-Syndia, this movie features Nadège Telfort, Betty Bella Lemite, Jean Laplante, Chris Jason Laplante, Vanessa Azemar, Venette Jean-Pierre, and Brunir Olivier Shackleton.


The film opens on a festive note: Ralph Guy Alexandre (Brunir Shackleton)’s bachelor party, with music, striptease, and his friends horsing around. Minutes later, cops show off to inform him of his fiancée’s death from a car crash. After this hectic start, the story slows down to describe Ralph’s mourning. He’s shown as a successful photographer who keeps having flashbacks of wonderful moments spent with his late fiancée. He takes no pleasure in his photo shoots, even when surrounded by beautiful women.   

Later, the focus shifts to Christèle Mondavi (Nadège Telfort) who is going through a tough time because of the absence of her husband, Robert Mondavi (Jean Laplante), a marine deployed in Afghanistan. Her anguish worsens when Robert informs her that he has extended his tour by joining a special force mission in Kuwait.

The film presents two characters stricken with sadness, each one in their own way, but who will end up supporting each other, when Robert asks Ralph, his best friend, to spend time with Christèle to help her cope with her feelings of loneliness. Will Ralph prove himself as a trusted friend who, despite his own grief, must try to uplift her mood? Will Christèle, who can hardly deal with her husband’s absence, remain faithful to her wedding vows?

The film takes a suspenseful turn when Ralph falls in love with Joanne Jean-Charles (Betty Bella Lemite), Christèle’s best friend. Will Christèle maintain her composure during a dinner with the new couple? Will her friendship with Joanne perturbate the budding idyll between Ralph and Joanne? He has found love again while she’s still fighting to keep her sanity. Those questions and their eventual resolutions seize our interest until the denouement.

Brunir Shackleton, the scriptwriter, bets on the conflictual situations between Ralph, Christèle, and Joanne. However, bolder exploitation of these twists would make the movie more moving and the plot more compelling, granting the actors more latitude to showcase their emotional range.

A heart on the mend shines, thanks to its superb cinematography. Both lead and supporting actors deliver well-balanced performances. Nadège Telfort, one of the best actresses in Haitian cinema, enhances the quality of the film with her great scenic presence and her stellar performance. Karm-Syndia, the young multitalented director of the movie, begets a full-length feature that has nothing to envy Hollywood productions.

We hope that the Cinélions team will continue its journey while getting even stronger to tackle more ambitious projects. The high quality of the production and the marketing shows a sure potential to lead the way in making Haitian filmmaking more professional.

Mario Malivert - mariomalivert@yahoo.com

Couleurs de Résilience

 Le jeudi 12 janvier 2023, les membres de l’Assemblée des Artistes Haïtiens du Massachusetts (AAHM) ont convié le grand public au vernissage d’une exposition de peintures à Boston City Hall, pour commémorer le séisme du 12 janvier 2010, sous le thème : « Couleurs de résilience et de solidarité ».


Treize ans déjà depuis le séisme du 12 janvier 2010. Cet évènement naturel a englouti des milliers de vies et laissé estropiés physiquement et même mentalement des milliers d’autres. L’ampleur monstrueuse des dégâts avait forcé le monde entier à courir à notre secours et ouvert leurs ports pour accueillir des rescapés. Au milieu du tohu-bohu causé par les attroupements, les tentes de fortune, et la myriade de secouristes de tout acabit, les uns et les autres se demandaient si le pays surgirait un jour des décombres. Mais c’était sans compter sur la résilience du peuple haïtien, sur sa capacité à surmonter les pires catastrophes d’origine tant physique qu’humaine.

Cette résilience ne se démontre pas seulement en Haïti, elle a traversé les océans pour aboutir à Boston, où un groupe d’artistes de l’AAHM, sous le leadership de Charlot Lucien, se lançaient en 2011 dans un projet de solidarité avec notamment les peintres de Jacmel. Ils organisaient leur première exposition sous le thème, « Quand les pinceaux ont tremblé ». Depuis lors ce mouvement de solidarité a établi un pont entre les artistes vivant dans le Massachussetts et ceux vivant à Jacmel et récemment à l’Ile-à-vache, Limonade et La Gonâve. Il ne s’agit pas seulement de collecter des fonds pour les artistes en Haïti, mais d’établir un ancrage qui permet à l’art haïtien de continuer à présenter au monde l’image illustre du pays profond.

Une cinquantaine de participants ont bravé un temps pluvieux pour s’engouffrer dans le bâtiment en béton de la Mairie de Boston. Dans l’espace réservé à l’exposition, dix artistes présentent des œuvres de différents formats—huile sur toile, dessin, multimédia et quilt, toutes de très haute qualité.

Un peu avant cinq heures de l’après-midi, comme pour mimer le début exact du séisme du 12 janvier 2010 (4 :53 PM), Charlot Lucien invite les participants à une minute de silence en mémoire des victimes du tremblement de terre. Ensuite Rev. Myrlande Desrosiers prononce des mots de circonstance suivis d’une prière de réconfort. Ensuite, Ruthzee Louijeune, conseillère municipale de Boston, remercie l’AAHM pour l’organisation de cette activité, réaffirme le support de la Mairie de Boston à la communauté haïtienne, et relate avec beaucoup d’émotion la mort d’un membre de sa famille lors du séisme.



Pour clôturer les prises de parole, Charlot Lucien invite les artistes à se présenter au public. Le groupe inclut des artistes qui participaient au lancement du mouvement en 2011, tels que Joseph Chéry, Yves Rigaud, Fritz Ducheine et Charlot Lucien ; d’autres qui ont rejoint le groupe en cours de route, tels que Nixon Léger, Mimi Désir, Dr. Michele David, Edna Chéry, Esther Chéry, Joanne Dumont, Jeffrey Bistoury et Chrispin Dragon; et enfin de jeunes artistes tels que Phia Dubuisson, Nathalie Rigaud, Youveline Joseph et Eliana Chéry, âgée seulement de dix ans.

 

Lors de leur courte présentation, les artistes semblent être animés d’une énergie artistique contagieuse. L’AAHM leur a permis de tisser et resserrer des liens de solidarité et de support mutuel. Ce n’est plus un simple groupe d’artistes, mais une famille. Toute exposition constitue une occasion de se retrouver et de célébrer leur amitié, même dans des occasions sombres, telle que la commémoration du séisme du 12 janvier 2010.

 

Mario Malivert

mariomalivert@yahoo.com

Grande première du long métrage « Un cœur en convalescence »

 Le 2 octobre dernier a eu lieu à Boston, dans l’État du Massachusetts, la grande première du long métrage, « Un cœur en convalescence (A heart in the mend) ». Écrit par Brunir Olivier Shackelton et réalisé par Karm-Syndia, ce film met en vedette Nadège Telfort, Betty Bella Lemite, Jean Laplante, Chris Jason Laplante, Vanessa Azemar, Esmeralda Sully, et Brunir Olivier Shackelton.

Le film s’ouvre sur un ton à la fois festif et tragique : l’enterrement de vie de garçon de Ralph Guy Alexandre (Brunir Shackelton) avec musique, gags et strip-tease, et la mort de sa fiancée par accident de la circulation. Après ce début tonitruant, le film ralentit pour peindre la morosité de Ralph. Photographe à succès, il parait prendre peu de plaisir lors de ses séances de prise de photos, surtout qu’elles suscitent chez lui des flash-back de sa défunte chérie.

De l’autre côté, un peu plus tard, Christèle Mondavi (Nadège Telfort) traverse elle aussi une période sombre à cause de l’absence de son mari, Robert Mondavi (Jean Laplante), un militaire déployé en Afghanistan. La mélancolie de Christèle va s’empirer quand Robert décide de rejoindre une mission des forces spéciales américaines en Koweït.

Deux histoires parallèles de chagrin, mais qui se rencontrent, car Robert a demandé à Ralph, son meilleur ami, de passer du temps avec Christèle pour l’aider à endurer sa solitude. Ralph restera-t-il cette âme honorable qui, malgré sa propre affliction, doit essayer par sa présence d’égayer la femme de son ami ? Christèle, qui supporte péniblement sa solitude forcée dont la fin reste incertaine, restera-t-elle fidèle à ses vœux matrimoniaux ?

Le suspense va rebondir, plus tard, quand Ralph tombe amoureux de Joanne Jean-Charles (Betty Bella Lemite), la meilleure amie de Christèle. Quelle sera l’attitude de la femme de Robert pendant un dîner avec le nouveau couple? L’amitié entre Christèle et Joanne va-t-elle perturber la relation amoureuse entre Ralph et Joanne ? Que dire de celle entre Ralph et Christelle ? Il a retrouvé l’amour, alors qu’elle continue à se morfondre dans le cafard. Qu’arrivera-t-il à Robert ?

Ces questions, et leurs résolutions qui font surgir d’autres questions, accrochent l’intérêt du spectateur jusqu’au dénouement final.
 

Le scénariste, Brunir Shackleton, mise sur des situations conflictuelles entre les protagonistes, notamment entre Ralph et Christèle, Christèle et Joanne, et même Christèle et Robert. Cependant, une exploitation plus poussée de ces situations rendraient le film beaucoup plus émouvant et la trame plus percutante, ce qui donnerait aux acteurs une grande latitude pour démontrer une gamme variée d’émotions.

« Un cœur en convalescence » brille par ses qualités techniques grâce à une cinématographie superbe et une sonorisation impeccable. Les acteurs, tant principaux que secondaires, livrent une performance équilibrée. Nadège Telfort, confirmant son statut de grande dame du cinéma haïtien, rehausse la qualité du film par sa présence imposante et sa performance cristalline. Karm-Syndia, la jeune réalisatrice aux multiples talents du film, a livré un produit fini qui n’a rien à envier aux productions hollywoodiennes.

Nous espérons que l’équipe de Cinélions continuera son chemin en se renforçant pour nous offrir des projets les uns plus ambitieux que les autres. La haute qualité de la réalisation et du marketing démontre un potentiel évident pour sortir le cinéma haïtien de son amateurisme coutumier.

 

Mario Malivert

mariomalivert@yahoo.com

Premye Nimewo Rechèch Etid Kreyòl

 Rechèch Etid Kreyòl se yon revi tou nèf konsakre a rechèch sou lang kreyòl. Laboratwa Lanng, Sosyete, Edikasyon (LangSE); Fakilte Lengwistik Aplike (FLA) nan Inivèsite Leta Ayiti ak Edisyon JEBCA mete tèt yo ansanm pou reyalize revi sa. Renauld Govain, dwayen FLA, se kowòdonatè premye nimewo sa, ki soti nan mwa oktòb 2022.


Konpoze de nèf chapit, revi a layite kò l sou 241 paj. Atik yo ekri an kreyòl, esepte youn ki an anglè e yon lòt ki an fransè. Senk nan yo konsène kreyòl ayisyen, lòt yo trete de kreyòl LaDominik, Renyonè, Morisyen, e Seselwa. Apre Avan-koze ak Entwodiksyon jeneral ke Renauld Govain ekri, nou jwenn « Yon istwa òtograf kreyòl ayisyen » pa Hugues Saint-Fort, « Pou yon lengwistik ayisyen » pa Moles Paul, Francklyn Dorce e Jean Odelin Petit-Frère; « Kreyòl: Feminen – maskilen » pa Iv Dejean; « Dominica Kwéyòl Orthography » pa Gregory Rabess; « Lékritür lo kréol rényoné: son listoir, son lévolüsyon » pa Laurence Daleau-Govain; « Lortograf Kreol Repiblik Moris (Kreol Morisien ek Kreol Rodrige): nesans, evolision, inplikasion » pa Arnaud Carpooran e Yany Maury; « Levolisyon lortograf Kreol Seselwa » pa Aneesa Vel e Reuban Lespoir; « Estanda grafi kreyòl Ayiti: Propozisyon » pa Frantz Gourdet, e « Fenomèn sandi e pwoblèm òtograf an kreyòl ayisyen: Kèk pwopozisyon » pa Renauld Govain.

Plizyè nan atik yo retrase istwa nesans ak devlopman lanng kreyòl. Hugues Saint Fort raple ke nan Sen Domeng, nan tan lakoloni, se kolon yo an premye ki te ekri kreyòl. Konsa, selon istoryen Moreau de Saint-Mery
, youn nan premye zèv an kreyòl se te yon powèm-chante, « Lisette quitté la plaine », ke yon kolon fransè, Duvivier de la Mahautière, te ekri.

Gen lòt atik ki pale de premye jefò lengwis yo fè pou estandatize òtograf kreyòl. « Premye tantativ pou ekri yon òtograf sistematik te parèt nan lane 1924, » Hugues Saint Fort ekri. Renauld Govain, bò kote pa l, souliyen ke gen sèt dat enpòtan nan devlopman grafi kreyòl ayisyen : 1924 (inisyativ Frederic Doret), 1939 (inisyativ Christian Beaulieu), 1940-1943 (inisyativ Mc-Cornell-Laubach), 1950 (inisyativ Faublas-Pressoir) e 1975 (inisyativ Enstiti Pedagojik Nasyonal). E se an 1980, Hugues Saint-Fort esplike ke lanng kreyòl la pral « posede yon òtograf ofisyèl », lè minis Edikasyon Nasyonal la, Joseph Bernard, pibliye de kominike nan dat 22 ak 31 janvye 1980 sou ki jan moun dwe ekri kreyòl.

Non sèlman otè atik yo bay yon rapèl istorik sou devlopman òtograf ak grafi kreyòl, men yo esplike yon seri de nosyon debaz sou lengwistik ki pèmèt moun ki pa lengwis konprann eleman. karakteristik e menm defi ki genyen nan devlopman lanng kreyòl. Nan sans sa, Gauvin defini nosyon alfabè, ekriti, grafi, ak òtograf: “Alfabè se yon systèm ekriti ki abstrè paske se rezilta yon konvansyon…Ekriti se yon reprezantasyon lanng pale a pa mwayen yon seri siy grafik…Òtograf la deziyen règ ak prensip ki sèvi kòm nòm pou ekri kòrèkteman nan yon lanng…Grafi a gen pou wè avèk tout reprezantasyon ekri osinon yon espresyon.” Frantz Gourdet, li menm, pale de fonèm ki gen pou wè ak son e grafèm ki se siy, tras vizib lèt yo.

Revi a gen enfòmasyon ki pou enterese ni moun ki novis nan lengwistik ni moun ki lengwis. Gen diskisyon ki avanse tankou tout atik Frantz Gourdet a ak seksyon kote Gauvin pale sou fenomèn sandi. Si ou pa lengwis ou ka gen difikilte pou w konprann nosyon sa yo.

Yon lòt aspè enpotan revi sa se prezans lòt kreyòl yo gras ak atik sou kreyòl Ladominik, Lareyinyon, Repiblik Moris, e Sesèl. Nou wè jan alfabè, òtograf, grafi yo varye de yon peyi a yon lòt. Eske gen tantativ deja pou estandadize tout kreyòl sa yo? Si wi, ki wòl Ayiti, kòm peyi nan rejyon an ki gen plis moun ki pratike kreyòl, ta sipoze jwe nan inisyativ sa ?

Rechèch Etid Kreyòl se yon revi akademik nan tout sans li. Atik yo byen chapante, agiman yo byen prezante, e referans yo solid. Revi sa se yon lòt prèv ke lanng kreyòl la gen tout eleman pou esplike konsèp abstrè, konplèks ak syantifik menm jan ak lòt lanng modèn yo.

LangSE, FLA ak JEBCA ki akouche revi sa, pa di si se chak mwa, chak twa mwa, ou chak si mwa yon nouvo nimewo ap parèt. Men sa nou swete, se pou revi sa tounen an li menm yon enstitisyon ki pou kontinye akonpanye lanng kreyòl la jouk li pran tout dwa grandètmajè li nan mitan lòt lanng yo.

Mario Malivert

mariomalivert@yahoo.com

Sonnet #4 pour célébrer le mois de la poésie

 

Le mois d’avril est célébré chaque année comme le mois de la poésie. Pour apporter ma modeste contribution à cette célébration, je propose aux lecteurs de Facebook et de mon blog un de mes sonnets par jour. Ces sonnets font partie du chapitre 20 Sonnets pour combler l’ennui de mon recueil de poèmes, La tête chauve des mornes92 pages, Ed. Le chasseur Abstrait, Paris, 2011 et Jebca Editions, Boston, 2015.

ROUE LIBRE 

Un caillou qui roule sur du glacis 
Fuite des minutes d’une vie rancie 
Je lance mon bras vers le dru des pluies 
Pour soulager les cris de mon oubli 

Un caillou qui flottille en chute libre 
Un esprit tordu en mal d’équilibre 
Le temps d’un battement de cils j’arrive 
A la cime d’un récit en dérive 

Le récit de mon passage sur l’île 
Des milles et un vices, de l’amour vil 
Des détritus qui s’érigent en statue 

J’accours dans le bleu de la nuit, j’arrache 
Les fils de fer de mes pieds, je détache 
Le lourd fardeau des années qui me tuent

Mario Malivert,
La tête chauve des mornes, Page 76

Sonnet #3 pour le mois de la poésie

 

Le mois d’avril est célébré chaque année comme le mois de la poésie. Pour apporter ma modeste contribution à cette célébration, je propose aux lecteurs de Facebook et de mon blog un de mes sonnets par jour. Ces sonnets font partie du chapitre 20 Sonnets pour combler l’ennui de mon recueil de poèmes, La tête chauve des mornes92 pages, Ed. Le chasseur Abstrait, Paris, 2011 et Jebca Editions, Boston, 2015.

SPECTRE 

Mes récits accrochés sur les béquilles 
Des mots, dits de mes minutes d’errance 
Quand le carrousel libre du non-sens 
Dans mes nuits de violet se remaquille 

Je tâtonne dans l’éclat des jours mornes 
Ballotté dans la mouvance laiteuse 
Du sable blanc du Sahara sans bornes 
Comme un idiot dans la vague fileuse 

Des hiéroglyphes criblés sur les ailes 
Du vent en arc-en-ciel, en éventail 
Campant ma silhouette en épouvantail 

Sur l’asphalte brûlant mes jambes frêles 
Courent après un lendemain incertain 
Qui me fustige de ses airs hautains 

Mario Malivert,
La tête chauve des mornes, Page 75

Sonnet #2 pour le mois de la poésie

Le mois d’avril est célébré chaque année comme le mois de la poésie. Pour apporter ma modeste contribution à cette célébration, je propose aux lecteurs de Facebook et de mon blog un de mes sonnets par jour. Ces sonnets font partie du chapitre 20 Sonnets pour combler l’ennui de mon recueil de poèmes, La tête chauve des mornes92 pages, Ed. Le chasseur Abstrait, Paris, 2011 et Jebca Editions, Boston, 2015.

RÉPIT

Un brin de seconde en effervescence
Une aube qui brille de tous ses feux
Estompées du deuil les réminiscences
Tes yeux qui voguent dans le bleu des cieux

Tes pleurs d’hier ont chagriné ton visage
Ton cœur noyé dans l’océan des plaintes
Chante du quotidien le décalage
Mais en un clin d’œil tu réduis la crainte

D’un lendemain en vestiges flottant
En épouvantail comme une mémoire
Qui persiste à hanter les longs couloirs

De ta nuit blanche et ton jour éreintant
Mais soudain un bref instant de répit
De l’enfer d’une vie qui dépérit

Mario Malivert,
La tête chauve des mornes, Page 74