Pierre Emmanuel : "A mes risques et paroles"


Par Mario Malivert


Espérons qu’ « A mes risques et paroles » ne soit pas le dernier recueil de poèmes de Pierre Emmanuel, comme évoqué dans la quatrième de couverture. Haïti, ainsi que le monde, perdrait trop tôt une voix, un chantre, qui redonne goût au voyage. En fait, « A mes risques et paroles » est dominé par la hantise de la mer. On peut imaginer le poète, calepin en main, se promener sur la plage, ébahi devant le spectacle des voiliers et bateaux, espérant discerner les soupirs de la mer. Cette mer « aux manières douces » qui l’attire et l’interpelle :

J’aimerais être un marin
ne rien attendre de la terre ferme
mon sac de voyage sur le dos
je m’en irais de port en port
(Poèmes d’écumes et de vagues, p. 61)

Destination : Anse-à-Fôleur


Par Mario Malivert


Publié dans le Nouvelliste du 7 février 2013 
Dans « La belle amour humaine », le dernier roman en date de Lyonel Trouillot, malgré la multitude des caractères, les uns plus intéressants que les autres, le protagoniste principal reste Anse-à-Fôleur, une ville ancrée entre le bleu du ciel et le vert de la mer, qui va au rythme des chants et ritournelles glanés sur le blanc du sable, entre le fond des barques et le galbe salé des pêcheurs. Anse-à-Fôleur, cette ville côtière, où palpite cette Belle Amour dont parlait Jacques Stephen Alexis, où les gens vivent « de mer et d’arc-en-ciel », où la laideur humaine s’estompe ou disparait en langues de feu. Loin du tumulte de Port-au-Prince, cette ville enchanteresse marche sur un autre tempo. Autre le passage du temps. Autre l’interconnexion des mondes.

« Eclairs du Désert » d’Edny Saint-Cyr



Par Mario Malivert

Dans « Eclairs du désert », le second recueil de poèmes en date d’Edny Saint-Cyr, après « Haïti au banc des accusés », paru en 2008, l’auteur touche à presque tout. Quelques-uns des premiers poèmes parlent du désert, de sa chaleur et du sable:

La chaleur du désert
consume ma peau
mon teint enfile sa nouvelle jupe

Et le sable
ce sable qui s’étend à l’infini
(Chaleur du désert, p. 11)