Par
Mario Malivert
Espérons
qu’ « A mes risques et paroles »
ne soit pas le dernier recueil de poèmes de Pierre Emmanuel, comme évoqué dans
la quatrième de couverture. Haïti, ainsi que le monde, perdrait trop tôt une
voix, un chantre, qui redonne goût au voyage. En fait, « A mes risques et paroles » est
dominé par la hantise de la mer. On peut imaginer le poète, calepin en main, se
promener sur la plage, ébahi devant le spectacle des voiliers et bateaux,
espérant discerner les soupirs de la mer. Cette mer « aux manières
douces » qui l’attire et l’interpelle :
J’aimerais être un marin
ne rien attendre de la terre ferme
mon sac de voyage sur le dos
je m’en irais de port en port
(Poèmes
d’écumes et de vagues, p. 61)