https://lenouvelliste.com/article/214690/au-temps-du-covid-19-la-foi-judeo-chretienne-a-la-croisee-des-chemins
Comment Dieu, s’il
existe vraiment, peut-t-il laisser l’humanité aussi désarmée face aux ravages
du virus corona ? Comment l’église chrétienne peut-t-elle se trouver sans
défense, et obligée à fermer ses portes face à la propagation du virus ?
Où sont les prophètes, les pasteurs et les évangélistes ? Où est ce Dieu
omnipotent qu’ils professent ? Le livre du Dr Jean Duthène Joseph, « La
foi judéo-chrétienne à la croisée des chemins » (Ed. Jebca), peut bien
nous aider dans ces temps difficiles à répondre à ces questions tendancieuses
pour certains mais pertinentes pour d’autres. Il se propose « d’éveiller
l’esprit du lecteur et lui impartir une nouvelle vision de l’action divine dans
notre monde et de la vérité, savoir que, Dieu s’intéresse à tous les humains et
que c’est lui qui mène l’Histoire. » (P. 18).
Selon le site
Internaute, l’expression « A la croisée des chemins » est utilisée
« dans un sens figuratif pour évoquer un moment où une personne doit faire
un choix, le plus souvent délicat. » En ces temps postmodernes, la foi judéo-chrétienne,
subissant les assauts de l’humanisme, de l’athéisme, et même de la notion du
surhomme de Nietzsche (P. 90-97), se trouve bien à la croisée des chemins,
d’autant plus que la pandémie du Covid-19 a porté plus d’un à questionner
l’existence de Dieu.
Pour définir la foi,
l’auteur cite L’Encyclopédie Biblique en ces termes : « La foi (…)
est une conviction fondée sur la Parole de Dieu ; l’adhésion de l’esprit
aux vérités que Dieu nous a révélées, elle exige un acte de soumission de la
part de la volonté de celui qui reconnait la véracité de la révélation
divine. » (P. 59). L’authenticité de la foi repose sur les attributs de Dieu.
A travers les faits bibliques et historiques, Dieu se montre engagé dans les
moindres entreprises de l’homme : « Il est Celui qui mène
l’histoire. », contrairement à ce que prône le déiste : « ce
Dieu absentéiste n’a rien à voir avec le fonctionnement de l’univers qu’il a créé,
y compris l’homme. » (Page 72), ou ce qu’enseigne le vaudouïsant haïtien
pour qui Dieu, qu’il appelle Grand Maître, « est un Dieu lointain ;
c’est la raison pour laquelle l’homme ne peut s’approcher de lui que par
l’intermédiaire des mediums, appelés aussi, suivant le milieu : loa, mystères, saints, anges,
etc. » (P. 73). Dieu est omniprésent, « Il est présent partout et à
la fois dans son univers » (P. 74). Il est aussi transcendant, « Il
n’est pas limité au cadre que nous appelons la nature, mais il est infiniment
exalté au-dessus d’elle. »
Mais la foi en ce Dieu « éternel, omniscient, omnipotent, et omniprésent. » et plein d’amour pour les humains, vacille quand le monde fait face aux souffrances. L’on se demande comment Dieu peut-t-il rester silencieux, lointain, indifférent face à la souffrance de l’humanité, et particulièrement de celle de la multitude des chrétiens qui ont mis leur confiance en Lui. L’auteur cite un commentaire rapporté par Timothy Keller dans son livre « La raison est pour Dieu » : « Je ne crois pas, tout simplement, dit-elle, que le Dieu du christianisme existe. Dieu permet de terribles souffrances dans le monde. Par conséquent, il est soit tout-puissant mais pas assez bon pour mettre un terme au mal et à la souffrance, soit parfaitement bon, mais pas assez puissant pour mettre un terme au mal et à la souffrance. Dans un cas comme dans l’autre, le Dieu tout-puissant et parfaitement bon de la Bible ne peut exister. » (P. 114).
Néanmoins, même si
Dieu n’est pas à l’origine des souffrances, il permet au chrétien d’en faire
l’expérience. Pourquoi ? « …afin que nous nous sentions dépendants de
lui » selon Jean Calvin ; afin de renforcer notre connaissance de ses
attributs, comme c’est le cas pour Job: « Je reconnais que tu peux tout,
et que rien ne s’oppose à tes pensées—Mon oreille avait entendu parler de
toi ; mais maintenant mon œil t’a vu. » [Job 42 :2, 5-6] (P. 122) ;
afin de nous éveiller de notre torpeur spirituelle : « Dieu murmure
dans nos plaisirs, il parle dans notre conscience, mais sa voix devient clameur
dans nos peines. » (P.123), selon C. S. Lewis cité par l’auteur ; et afin
de nous rappeler qu’à la fin des temps, il créera « de nouveaux cieux et
une terre renouvelée (…) [où] il n’y aura ni cri, ni douleur, ni maladie, ni
souffrance, car la mort ne sera plus. » (P. 123).
Mario Malivert
mariomalivert@yahoo.com
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