Dans
La Marche des Noyés, Lyonel Vilfort nous offre 250 pages de textes poétiques,
un exploit pour un livre de poèmes, qui d’habitude chez nous dépasse rarement
une centaine de pages. Le livre contient 13 chapitres où se suivent pêle-mêle
des textes et des poèmes.
Lyonel
Vilfort déploie sa verve dans une avalanche de mots, d’images, de symboles, et
de figures de style, dont le flot démontre la passion du poète pour les mots
qui illuminent les pages, les mots qui peuplent les plus beaux poèmes du monde,
les mots qui ont bercé l’âme de Ronsard, de Roussan Camille, ou de Pablo Neruda.
La Marche des Noyés est un chant long et languissant, avec des accords aussi nationaux qu’universels, qui chante l’âme du poète à travers ses pérégrinations. Les thèmes abordés varient au gré de l’inspiration du poète, avec en certains endroits des points de repère spécifiques, comme dans ce poème à la page 39, qui débute en ces termes :
« Mes frères.
Ceux qui n’ont pas eu le temps de sarcler leur dernière moisson d’éclairs dans les grandes plantations de canne-à-sucre en république d’amertume. »
Dans ce texte le poète délaisse un peu son style alambiqué pour chanter en des termes concrets les affres de ses frères de Chicago, de Little Haiti, ou de Trou-Foban.